C'est toujours étrange, cette sensation de vouloir aider sans réussir. Pas dans le rôle du sauveur, non, mais parce que quelque chose en toi résonne avec la douleur de l'autre. C'est viscéral, ça prend aux tripes. Avec elle, c'est plus qu'une simple relation, c'est un lien qui te dépasse, une connexion qui va au-delà des mots. J'entends ce cri, celui qu'elle ne dit pas. J'entends cette vulnérabilité, cette détresse, cette tristesse qu'elle tente de cacher derrière des mots durs, des comportements qui repoussent. Et ça, quelque part, ça m'empêche de partir.
Pourquoi ? Pourquoi je reste à ressentir ses émotions comme si c'étaient les miennes ? Pourquoi ce lien qui m'attache et me fait revenir, même quand tout semble dire "lâche prise" ? Il y a ce sentiment, profond, que si je m'éloigne, je l’abandonne. Ce n'est pas de la pitié, ni une envie de tout régler, c'est plus fort que ça. C'est comme une part de moi qui voit en elle quelque chose qui résonne, un écho lointain que je n'arrive pas à ignorer.
Je ne sais pas si tu as déjà eu cette impression que la douleur de l'autre était aussi la tienne. Comme si, en la sentant, tu te sentais toi-même incomplet. Ce n'est pas rationnel, c'est émotionnel, c'est humain. On aimerait que tout soit simple, qu’il suffise de partir pour se libérer, mais ce lien-là ne s'efface pas avec la distance. Même en étant loin, il est toujours là. Il se tisse avec nos histoires, nos failles, nos moments de bonheur aussi.
Ce n'est pas qu'on veuille sauver, c'est qu'on ne sait pas comment arrêter d'entendre l'âme de l'autre. Alors, on reste, on persiste, en se disant que peut-être, un jour, ça changera. Peut-être que ce lien si spécial qu’on a, il finira par la guider vers un apaisement, une guérison, ou peut-être pas. Ce qui est sûr, c'est que tant qu'on ressent ce que l'autre ressent, tant qu'on est connecté, c'est difficile de lâcher.
Et au fond, est-ce qu'on en a vraiment envie ?
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