top of page

Faut-il Souffrir pour Guérir ? Une Croyance Ancrée à Questionner

Photo du rédacteur: Pascal IvanezPascal Ivanez

On entend souvent : "Pas de lumière sans ombre", "Il faut souffrir pour grandir", "No pain, no gain". Ces phrases résonnent comme des mantras dans nos sociétés, dans les pratiques spirituelles, les discours de développement personnel, et même dans nos vies quotidiennes. Mais est-ce une vérité universelle ou juste une croyance héritée ? Doit-on vraiment passer par des cris, des tremblements et des secousses pour libérer nos mémoires et traverser nos ombres ? Ou peut-on le faire dans la fluidité et la douceur ?


C’est ce qu’on va explorer ensemble ici. Respire, installe-toi, et laisse cette réflexion t’accompagner.



La souffrance comme passage obligé : une vieille croyance collective


Cette idée que la douleur est nécessaire pour grandir et évoluer ne date pas d’hier. C’est un héritage culturel et spirituel profondément ancré. Depuis des siècles, les sociétés ont intégré la souffrance comme une étape incontournable de la transformation. Mais d'où ça vient, tout ça ?


1. Héritage religieux et spirituel


Dans de nombreuses traditions, la souffrance est perçue comme un rite initiatique, une purification de l'âme :


Christianisme : Jésus sur la croix, la Passion, le péché originel… On y apprend que la souffrance terrestre mène au salut éternel. "Il faut porter sa croix", dit-on.


Bouddhisme : Le Bouddha enseigne que la vie est marquée par la souffrance (Dukkha), mais pas pour y rester coincé. Il montre qu'en comprenant les causes de cette souffrance, on peut s'en libérer. Ici, la souffrance est un point de départ, pas une finalité.


Hindouisme et chamanisme : Des épreuves, des jeûnes, des initiations parfois éprouvantes permettent de "prouver" sa foi, sa détermination et d’accéder à des états de conscience supérieurs.



La souffrance devient alors un "passage sacré", comme si on devait payer un prix énergétique pour accéder à un niveau supérieur de conscience.


2. Le mythe du mérite par la douleur


On retrouve cette croyance dans notre quotidien :


Travailler dur pour mériter ses vacances.


Galérer en amour pour enfin "trouver la bonne personne".


S'épuiser à la salle de sport pour avoir "le corps de ses rêves".



La société moderne glorifie l’effort, le dépassement de soi dans la douleur, et l’idée que rien de valable ne s’obtient sans sacrifice. Mais si on y réfléchit, est-ce que ça ne pousse pas à confondre intensité et efficacité ?


3. En thérapie : faut-il revivre le trauma pour s’en libérer ?


Dans certaines pratiques, notamment dans les libérations émotionnelles intenses, on propose de "revivre" le trauma en le criant, en bougeant, en hurlant. Comme si, sans cette décharge spectaculaire, rien ne bougeait. Pourtant, d'autres approches énergétiques et psychocorporelles démontrent qu’on peut tout aussi bien libérer les blocages en douceur.



Libérer dans la douceur : c’est possible !


Contrairement à ce que la croyance collective nous laisse entendre, il n’est pas nécessaire de souffrir pour se libérer. Il est tout à fait possible de traverser ses ombres sans s’y perdre. Comment ? En abandonnant l'idée que seule la douleur est efficace.


1. L'accueil des sensations sans combat


Plutôt que de chercher à "chasser" ou "combattre" les mémoires et les traumas, pourquoi ne pas les accueillir simplement ? Observer sans juger, respirer et laisser faire. L'énergie se déplace naturellement lorsqu'on cesse de lui opposer de la résistance.


> La souffrance, souvent, vient moins de la mémoire elle-même que de la tension qu’on met à la retenir ou à vouloir l'expulser de force.


2. Le mouvement naturel, pas forcé


Les cris, les secousses, les tremblements peuvent survenir spontanément, et si c’est le cas, tant mieux. Mais les forcer dans l’espoir d’un "nettoyage" profond peut fatiguer plus qu’aider.

Un tambour qui vibre sous les mains, un souffle qui s'allonge, un mouvement intuitif suffisent parfois à décristalliser des mémoires sans douleur. Le corps sait ce dont il a besoin, si on lui fait confiance.


3. Remplacer le "je dois souffrir" par "je m'autorise à libérer"


Le mental adore les équations simples : douleur = transformation. Pourtant, la transformation réelle vient de la conscience. En se répétant que la douleur est indispensable, on l'invite à rester. En changeant ce schéma, on ouvre de nouvelles portes :


Je n’ai pas besoin de souffrir pour évoluer.


Mon énergie circule librement si je lui en donne la possibilité.


Je peux libérer dans la douceur et la confiance.




La clé : la croyance elle-même


La véritable question, ce n’est pas de savoir s’il faut hurler ou non, mais de voir ce qui, en toi, croit encore que la douleur est nécessaire. Car la croyance crée l’expérience. Si tu crois qu’il faut souffrir pour évoluer, tu vivras cette réalité. Si tu t'ouvres à l'idée que la lumière peut émerger sans violence, ton corps et ton énergie s'aligneront sur cette fréquence.




Conclusion : et si c'était plus simple que prévu ?


Non, tu n’as pas besoin de souffrir, de hurler ou de trembler pour te libérer. Ça peut arriver, spontanément, et si c’est le cas, ça a sa raison d’être. Mais ça n’est ni un passage obligé, ni un signe d’efficacité. La fluidité, la douceur, et l’accueil peuvent être tout aussi puissants.


La lumière n’exige pas que tu passes par les flammes. Parfois, il suffit d’ouvrir un peu la fenêtre, de respirer, et de laisser le vent faire son travail.

Comments


bottom of page